Lettre du Parlement européen au commissaire NIELSON Bruxelles, le 10/03/03 Monsieur le Commissaire Nielson, "Pour moi, c'est comme si mon fils était emprisonné. Ce n'est que lorsque le bateau sera renfloué et mon fils enterré que je me sentirai libérée et que je pourrai commencer à faire le deuil. Alors seulement je me sentirai libérée." Dans la nuit du 26 au 27 septembre
2002, le bateau sénégalais le Joola a sombré devant la côte de Gambie
et Sénégal. Près de 2000 personnes ont alors perdu la vie, dont 30 Européens.
Cette tragédie est l'une des plus grandes catastrophes maritimes de l'histoire.
Depuis, les proches des victimes demandent instamment au Président Wade
et à l'Union européenne de ramener à terre les dépouilles des victimes
et le Joola. Les proches des victimes ne peuvent commencer à faire le
deuil tant qu'ils savent que le Joola gît encore au fond de l'océan. Le
Président Wade du Sénégal a fait certaines promesses par rapport au renflouage
et à l'indemnisation des parents des victimes, mais aucune action concrète
n'a été entreprise jusqu'à présent. De même, la réaction que nous avons
obtenue de votre part se limite à une interprétation strictement juridique
des procédures et définitions concernant le Fonds européen de développement,
à l'énoncé des responsabilités et à l'évocation des obstacles culturels
et religieux à un éventuel renflouage. Il s'ensuit que le Joola n'a toujours
pas été renfloué alors que l'on dispose des moyens et des possibilités
pour le faire. La mère des victimes Roel et Lisette Arendshorst a rencontré
des mères de disparu(e)s au Sénégal. Elle a constaté que les mères sénégalaises
partagent les mêmes sentiments et émotions. Les obstacles culturels ou
religieux au renflouage n'existent pas, que ce soit chez les chrétiens,
les musulmans ou les croyants d'autres confessions. |
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