Le dossier judiciaire du naufrage classé sans suite pénale

Le commandant du « Joola » déclaré seul responsable !

 

Un communiqué du Procureur général de la Cour d'Appel de Dakar, daté du 7 août 2003, a annoncé que le Ministère public a pris la décision de classer sans suite pénale le dossier du naufrage du « Joola », à l’issue d’investigations sur les circonstances du sinistre, l’organisation des secours et les conditions d’exploitation du bateau.
Le Parquet général attribue l’entière responsabilité du naufrage au commandant du « Joola », Issa Diarra. « Les causes essentielles de cette tragédie ont consisté dans la surcharge de passagers et le tumulte à bord et vers un seul côté provoqué par la tempête, ce qui a entraîné le retournement du bateau, engagent la responsabilité du commandant à qui il incombe seule la décision d’appareiller, à l’exclusion de toute autre personne impliquée dans l’exploitation du bateau. Il est évident que compte tenu de la surcharge avérée, il lui appartenait de refuser d’appareiller comme le ferait tout commandant de bord qui se conforme à la réglementation ». « Le commandant du bateau faisant partie des personnes disparues, l’action publique doit être considérée comme éteinte à son égard, ce qui, au vu de l’article 6 du Code de procédure pénale, conduit le ministère public à la décision de classement sans suite du dossier au plan pénal ».


Le commandant du « Joola » déclaré seul responsable, malgré la mise en cause par la commission d’enquête technique de la Marine Marchande, du Ministère des Transports et de la Marine Nationale.

La Marine Marchande qui avait pour obligations légales la délivrance des titres de sécurité, l’appréciation de l’état de navigabilité du navire et la faculté d’empêcher tout départ en cas d’insécurité.
Depuis juin 1999, date d’expiration du dernier certificat de navigabilité, la Marine Marchande n’a pas renouvelé le titre de sécurité du « Joola » fournit annuellement à la suite des visites techniques.
Les radeaux de sauvetage n’ont pas fonctionné lors du naufrage car le système de largage hydrostatique était défectueux, de plus les radeaux étaient sanglés au navire et cerclés entre eux. Cette anomalie grave n’a pas été relevée par la Commission de visite annuelle de la Marine marchande lors de la visite technique du 23 Septembre 2002, trois jours avant la catastrophe ...

Le Ministère des Transports qui n’a pas exécuté son obligation légale d’interdire « Le Joola » d’appareiller malgré l’absence de certificat de navigabilité et sa connaissance de la surcharge et de l’insécurité à bord du bateau.

La Marine Nationale, chargée de l’exploitation du « Joola », qui a pris la décision de faire appareiller le navire à partir du 10 Septembre 2002 sans la détention des principaux documents de sécurité en cours de validité :
- Le permis de navigation était expiré depuis juin 1999.
- Le dernier acte provisoire du bureau Véritas n’était plus valable depuis décembre 2001.
- « Le Joola » n’a jamais obtenu de certificat de sécurité pour navire à passagers.
- Plus de certificat de franc-bord depuis 1991.
- « Le Joola » n’a jamais eu de licence d’exploitation radio.

 

La réunion d'information de l'après midi

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